ZOZO POULBOT 1912- 1985
Paulette Louise Poulbot, est la fille de Paul. Orpheline dès son plus jeune âge, à trois ans, celle qui deviendra Zozo, est recueillie par son oncle Francisque et sa tante Léona qui la considéreront comme leur fille.
Zozo POULBOT fréquente dans sa jeunesse, Roland DORGELES, le peintre FOUJITA et sa bande, la famille RENOIR, Mademoiselle DELASSALLE, STEILEN, FORAIN, WILETTE, MISTINGUETT, GEN PAUL, Louis-Ferdinand CELINE, Maurice UTRILLO…
Dans sa jeunesse ZOZO sera actrice de théâtre, interprétera la pièce “Les gosses dans la ruine” au théâtre Hébertot avec les frères FRATELLINI.

Francisque POULBOT




Zozo Poulbot épouse Jean Cheval en 1932, dont le père, Léon Cheval, dessinateur de clowns et clown lui-même (1883-1952), est un grand ami de Francisque Poulbot. De cette union naîtra en 1940 Nicole, ils vivront rue Georges HEREN à la Ferté Alais.
Nicole donnera la vie à Sylvie née BAUDOU.
Francisque Poulbot s’est rendu célèbre en créant le personnage du gosse Montmartrois. Pendant un demi-siècle il publiera de nombreux dessins, dans de nombreuses revues, notamment ” Le RIRE ” parfois courageusement engagés, ce qui lui vaudra bien des déboires avec le gouvernement de Vichy.
Le mariage de Zozo Poulbot et de Jean Cheval aura lieu le 20 juillet 1932 à la mairie du 18ème arrondissement de Paris, le mariage sera suivi par le ” Tout Paris” et par les gosses de Montmartre.
Le journal “Le Miroir du monde” rendra compte à ses lecteurs.
Le Moulin de la Galette accueillera les mariés. Parmi les invités, nous noterons la présence de M. Renard Préfet de la Seine, le sénateur Cornudet, Pierre Mortier député-maire de Coulommiers, Monsieur Thomas Conseiller municipal, le Chansonnier Jules Moy, le dessinateur Moriss, les Fratellini, le graveur Louis Hicart, le dessinateur Édouard Bernard.
Bilboquet, le célèbre clown de Radio-Paris sera présent et animera cette joyeuse journée, avec les dompteurs Martha la Corse et Marcel, déposant aux pieds de Zozo, un couple de lionceaux.
Non loin, les gosses hurlent et acclament Poulbot :
” Vive Poulbot, Vive Poulbot “.
“Les invités de quatre heures donnent une animation momentanée à la rue Lepic, où errent les gosses, désappointés. Et on n’entend plus que la musique et les rires perlés, bribes du bonheur de deux ” gosses” de Montmartre et de la gaieté générale, qui s’égrènent en gerbes au-dessus du Moulin de la Galette, point culminant et symbole de la Butte“.
Paule HUTZMER pour Le Miroir du Monde – N°126 – 30 juillet 1932



Zozo Poulbot, publiera le livre « Mon père des gosses » en 1982 Édition Astrid et laissons lui la parole :
« Mon père entre ce matin-là dans son atelier pour travailler sur une toile qu’il a ébauchée. Un petit gosse, pull-over rouge, nu-tête, marche dans une rue de la Butte. Il prend sa palette, regarde ce premier jet qui ne le satisfait pas. Dans les mains du gosse, un plat d’huîtres qu’il est censé livrer, prend forme. Décidément, ça ne va pas, ce matin ! Le plat disparaît d’un coup de couteau à palette. Un béret apparaît sur la tête ébouriffée, les mains s’enfouissent dans les poches et, pourquoi pas ?
Une cigarette se glisse entre les lèvres de notre môme dont l’œil pétille de malice. Soudain, du rez-de-chaussée un cri s’élève :
« A table ! ». Un dernier coup d’œil au travail de la matinée, ça à l’air bien parti mais, rien à faire, il faut descendre et abandonner l’inspiration sur ce morceau de toile. Le déjeuner a lieu, comme dessert, nous sommes en septembre, un plat de raisins. Mon père entame sa grappe, soudain se baisse comme pour ramasser un grain qui serait tombé, et ne se relève pas. Ma mère, croyant à une blague dit : « ça suffit, arrête tes plaisanteries ». Il était 14 heures. Le lendemain, les journaux annonçaient : « Poulbot, le père des gosses est mort ».
En mars 1983, en présence de Zozo, la place POULBOT (place de la Mairie) était inaugurée à Colomby-sur-Thaon, en Normandie, entre Bayeux et Caeb?
Le 16 février 1985, Zozo Poulbot-Cheval s’éteindra et son époux décédera en 1990. Ils sont inhumés au cimetière de la Ferté Alais.
La ville de la Ferté Alais a décidé en 2006 de donner le nom de Zozo Poulbot à la Maison de L’Enfance.

Bibliographie :
Poulbot, gosse de Montmartre – Jean-marc Tarrit – Édition Magellan et Cie
Poulbot, mon père des gosses – Zozo Poulbot – 1982 Édition Astrid
Le Miroir du Monde N° 123 – 30 Juillet 1932
Sources: Collection Gallica
Georges PERRET – poème de Maurice Utrillo
Blog excellent : MONTMARTRE SECRET
Philippe AUTRIVE