Les Personnages de La Ferté Alais au temps des cabarets

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L’histoire de la Ferté Alais est riche de son patrimoine, de ses évènements, mais également de ses Personnages.

 

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Maxime Lisbonne

Je vous propose de vous faire découvrir les personnages de la Ferté Alais au temps des cabarets.

Mais comment connaît-on la petite ville de la Ferté Alais ? Pour sa piscine olympique où l’on allait gamin ?

Son église Notre Dame, première église gothique de France dit-on ?

Ou encore son meeting aérien?

Pour la grande reine Anne de Kiev, ses anciennes foires ou ses champs de cresson ?

On soupçonne la richesse de son passé, par son patrimoine choyé par les seigneurs et les rois, son histoire ponctuée de féodalité, d’impertinence et de résistance.

Il faut bien l’avouer, beaucoup de Fertois ignorent son passé au temps du cabaret, ne connaissent ses quelques personnages, qui pour certains sont connus à travers le monde et même Napoléon serait passé par notre ville…

Il se raconte même, que le Quadrille du Gâtinais…

Le groupe folklorique de l’Orléanais en 1938, à Sully-sur-Loire, devant le bal parquet de G. Loiseau de Coullons. (Photo DR)

aurait donné naissance au Chahut qui deviendra le French cancan!

Mais laissons là ces potins, ces “Cancans” et cheminons, ensemble, dans les tourbillons de cette époque !

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Valentin le Désossé – Moulin Rouge

Au-delà des personnages que nous allons conter, il y a d’abord une situation historique.

Je vous propose de vous laisser aller à travers les bouillonnements d’idées d’égalité et de justice mêlés de déportation à l’autre bout du monde où l’on y transportait les satanés « incorrigibles ».

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La Guerre de 1914 – Georges Hautot

Et puis, il y a aussi le spectacle ! La poésie ! A la cantonade et gratis, les repas offerts à 3000 chiffonniers, les Huissiers de justice accueillis par Maxime Lisbonne entouré de superbes lions du cirque MEDRANO, le pathétisme d’un Valentin le Désossé, « dresseur » de ces dames, comme aimait à l’appeler avec ironie Henri de Toulouse Lautrec…

Remontons au Paris des années 1830, celui des grands chantiers Haussmanien, qui déplacent la population du centre de Paris, du « ventre de Paris », vers les faubourgs et les petites montagnes environnantes : Ménilmontant, Montmartre, Issy les Moulineaux…

C’est la grande époque du grès, que l’on vient extraire des carrières de nos villages et dont la mémoire raconte encore cette grande histoire et qui mettra en exergue une immigration naissante, italienne, polonaise.

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Dans les carrières de gré à La Ferté Alais

Là, ce n’était pas le maillet de la justice qu’on entendait frapper sourdement, mais bien celui des carriers qui classaient le grès à sa façon de résonner sous la mailloche :

Pif, si le grès est très dur

Paf, s’il est moins résistant 

Pouf, s’il est pourri et qu’il s’effrite ;

Royal s’il se sculpte, il sera alors destiné aux Princes et aux châteaux.

A la fête patronale, le 16 août, on y faisait ripaille et bombance. Paris se construisait goulûment du temps d’Haussmann, pendant qu’ici, on dévidait les carrières, qu’on crevait tant bien que mal du mal de Saint Roch, comme ils appelaient la tuberculose des carriers.

Paris au temps d’Haussmann c’est aussi la Commune de Paris. L’histoire d’un peuple parisien qui se révolte d’abord contre les Prussiens, puis contre le pouvoir en place. L’histoire occultera longtemps cette période peu glorieuse pour la France qui verra l’exécution de plus de 30.000 parisiens, hommes, femmes et enfants.

Une « année terrible » comme l’écrira Victor HUGO.

Dans les quinze dernières années du siècle, les quartiers de Paris sont en perpétuel chantier. On y élève le Sacré Cœur et les principales artères du Montmartre récent sont percées ou rénovées.

On voit disparaître le Montmartre populaire et ses personnages traditionnels.

Souvenez-vous les lavandières, les camelots, les trottins, les filles de joie, les entremetteurs, les vagabonds, les ouvrières ou les bourgeois en goguette, les couturières, les rémouleurs, les vitriers hommes sandwichs…

C’est aussi une époque où le cinéma, la télévision… n’existent pas encore, mais où les cabarets, les chansonniers tiennent une place importante. Les artistes impressionnistes commencent à peindre et à représenter une réalité sociologique, les écrivains comme Victor Hugo, Émile Zola, dépeignent une situation sociale dramatique.

Oui, mais que diantre !

Quel rapport avec la ville Ferté Alais ?

D’abord, de nombreux personnages de cette époque du cabaret ont séjourné à la Ferté Alais ou aux environs. Certains sont connus tels Jules RENAUDIN, Rodolphe SALIS, un sacré personnage celui-là, Maxime LISBONNE le révolutionnaire, l’artiste peintre Prosper GALERNE, Georges HAUTOT dessinateur illustrateur, ou encore Maximilien FIOT sculpteur.

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Prosper Galerne Autoportrait

Attirés par le cadre champêtre de la Ferté Alais et grâce au Chemin de Fer, les grands dessinateurs de l’époque, Georges Hautot, Léon et Jean Cheval, Francisque Poulbot séjournerons dans notre village.

Mais encore ?

Ensuite, notre région du Gâtinais est associée à cette époque d’une part, par l’extraction du grès, mais également son fameux Quadrille, et ses autres personnages comme Aristide Bruant à Sens ou Jane Avril à Corbeil.

Le 25 mai 2005, La ville de la Ferté Alais, a commémoré le centenaire de la mort de Maxime Lisbonne, décédé en 1905 à la Ferté Alais.

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Léon Cheval et Francisque Poulbot

C’est pour notre ville l’occasion de retrouver son passé du 19ème siècle, du cabaret parisien tant attaché à la culture du Gâtinais, de côtoyer les peintres impressionnistes et notamment Henri de Toulouse Lautrec qui immortalisera certes, d’une part Valentin le Désossé et le Moulin Rouge mais également le Divan Japonais tenu justement quelques temps par… Maxime Lisbonne !

 On signalera également les tombes de Zozo Poulbot et de Jean CHEVAL, une grande histoire d’amour que celle là…

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Mariage de Zozo Poulbot et Jean Cheval

Les sépultures du peintre Prosper GALERNE et de son épouse, de Georges HAUTOT et de sa femme, peintre également, de Jean et Léon CHEVAL, le clown, et les autres… qui reposent toutes et tous au petit cimetière de la Ferté-Alais.

La ville de la Ferté Alais, « tire un coup de chapeau » aussi aux chansonniers, tel Rodolphe SALIS.

Aristide Bruant ou encore les danseurs comme Jules RENAUDIN, dit « Valentin le Désossé » qui vécu à la Ferté Alais et qui est bien connu pour avoir longtemps partagé les planches du Moulin Rouge avec « La Goulue ».

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Jules Renaudin et La Goulue

Il se pourrait, qu’au hasard, l’on y aperçoive quelques pas du French Cancan, danse, dit-on, adaptée d’un Quadrille du Gâtinais qui servait autrefois à ouvrir les bals de mariage…et à les fermer !

Cette histoire à couper le souffle, des personnages de notre ville.

Une Histoire souvent de bric et de broc, à couper au couteau pour ceux-là, qui leurs vies durant s’en furent “cahin-caha“, fait partie du patrimoine de notre ville, et finalement…

Cette histoire, c’est un peu la nôtre.

 

Philippe  AUTRIVE

Maire de la Ferté Alais (2001 – 2008)

En cours de travail… Philippe Autrive

© Copyright 2009 Philippe Autrive – Tous droits réservés

 

Sources:

Département du Loiret photographie DR – quadrille et danse