De La fondation de la Confrérie de la Charité ou Hôtel Dieu à la Maison de Retraite de La Ferté Alais.
Le baptême républicain de la reconstruction de la maison de retraite a eu lieu le 15 juin 2013.
Histoire et Perspectives
Nous pouvons, sans grande erreur de date, faire remonter l’origine de l’Hôpital-hospice de La Ferté-Alais, plus connu maintenant sous le nom de Maison de Retraite, à l’an 1650, à la suite d’une retraite faite par Saint Vincent de Paul, alors appelé Monsieur Vincent, en janvier 1649, dans une ferme que sa Congrégation de Missionnaires possédait au hameau de Frenneville, sur la paroisse de Valpuiseaux, du Baillage et du Comté de La Ferté-Alais.
Cette retraite dura un mois, et pendant ce temps, Monsieur Vincent, put se rendre compte de l’extrême misère des gens de notre région qui avait été dévastée par les guerres de religion, la peste avait causé de grands ravages dans la première partie du XVIIème siècle, la guerre civile en 1652, mit encore tout à feu et à sang à La Ferté.
Aussi, après son retour à Paris, quand Monsieur Vincent ayant vu la désolation que les armées adverses avaient apportée dans notre région il mit tout en œuvre pour quêter des subsides, trouver des missionnaires pour faire nettoyer les lieux infectés et
relever le moral des survivants. Il leur adjoignit des « Dames de Charité » pour établir les distributions de vivres, de vêtements et recueillir les orphelins et les fugitifs.
L’exemple de ces « Dames de Charité », suscita des dévouements sur place, parmi les dames de la bourgeoisie aux vues charitables, jusqu’alors très courtes, et c’est ainsi, qu’à La Ferté, s’établit la « Confrérie de la Charité » qui a pris le nom
d’Hôtel-Dieu ( Hôpital sans bâtiment) dont les infirmières bénévoles s’occupaient des pauvres malades à domicile, et qui prendra, plus tard, tant d’importance, qu’en 1693, un Edit Royal lui attribuera les revenus de Saint-Lazare (ancienne léproserie sur Baulne) et de la Garde de Soisy sur École.
Il lui fut adjoint un Conseil d’Administration, comprenant des membres de droit, plus deux membres élus (deux notables).
Voilà les véritables débuts de l’Hôpital-Hospice de La Ferté Alais.
Cet état de choses se continua jusqu’à la Révolution, et c’est en 1793, que nous retrouverons un Conseil d’Administration, prêt à se battre, et il ne s’en fait pas faute, pour rétablir les finances de l’hospice, dont les revenus principalement des biens fonciers, avaient été vendus comme Biens Nationaux à des particuliers.
A notre connaissance, le plus ancien document concernant l’hôpital, est daté de l’an 1703, il est daté et paraphé par Louis EVIET, directeur et administrateur depuis le 1er janvier 1703, on y trouve en intercalaires libres 2 exemplaires de la « Recette faite par damoiselle Françoise CHARTIER, veuve de feu Pierre de Croix, à cause de quêtes faites pour les pauvres dans l’église paroissiale de La Ferté-Aleps, commencées le 1er janvier 1722 et finies le dernier décembre 1722.
Le 5 avril ( Pâques, pour la septaine entière) 4 livres 19 sols 8 deniers, quête faite par Pluvier dit Vallon.
Le 12 avril par damoiselle BOUSSAINGAULT 2 livres 9 sols 8 deniers
Le 19 avril par Simon PLASTRIER 12 sols
Le 26 avril par dame BROCHET 13 sols
Total du Mois : 8 livres 14 sols 6 deniers
Le total général des quêtes faites au profit des pauvres pendant l’année 1722, s’élève à la somme de 56 livres.
Chaque dimanche de chaque mois, pour l’année 1722, le nom de la quêteuse ou du quêteur, ainsi que le montant de la quête est porté en compte et versé au directeur de l’Hôtel-Dieu au profit des indigents.
On peut donc affirmer, que depuis son origine jusqu’à nos jours, les intérêts des pauvres ont toujours été sauvegardés de la façon la plus formelle, toutes les délibérations sont toujours signées de tous les membres de la Commission.
Un nom a particulièrement attiré notre attention, c’est celui de la famille Proton, plus de cinq générations de Proton ont apposé leur signature à chaque assemblée, et ce, de 1703 à 1817, ( soit 114 ans).
NOTA. – La dernière délibération de la Commission enregistrée est datée du 21 novembre 1817. Elle n’a été signée par aucun des membres de la dite Commission.
En 1902, Pierre Victor Léon ANGOT, Notaire à La Ferté Alais, né à Croissy-sur-Seine en 1817 et qui décédera à Cannes en 1873. fit un legs à la ville. Par testament olographe et selon ses volontés, ses biens devront être exclusivement utilisés pour fonder un Hôpital-Hospice et une salle d’asile pour les enfants.
Mais jusqu’en 1908, on en parla peu, mais en 1909, la Commission proposa pour cette fondation, un terrain que possédait la ville, au lieu-dit « Le Guichet », sur lequel a été construit depuis la cité M. DORMANN. Puis on en resta là.
A la séance du 26 mai 1913, M. LAMBERT Léon fils, déposa sur le bureau de la Commission la note suivante :
« Je propose que l’on demande à l’Administration, que le plus vite possible, on nous fasse réponse au sujet de l’emplacement pour la construction du futur hôpital de La Ferté. »
LAMBERT fils.
Le 9 mai 1914, M. MILLET, maire et président de la Commission rend compte qu’il a engagé des pourparlers avec Madame DUBREUIL, relativement à l’achat de sa propriété (actuelle Maison de Retraite).
Et puis, ce fut la guerre de 1914-1918.
La maison DUBREUIL, mise bénévolement par sa propriétaire à la disposition des Autorités Militaires devint l’hôpital auxiliaire N° 291.
Les discussions au sujet de cet hospice reprirent seulement en 1920, la construction au « Guichet) avait été abandonnée, des pourparlers furent à nouveau engagés avec M. CLENENCON, nouveau propriétaire de la maison DUBREUIL, le prix de vente était de 70 000 francs.
Les réunions de la Commission se succèdent, à celle du 5 novembre 1922, M. Charles LOYER, maire, président de la Commission prend l’affaire en mains et invite la Commission à voter les ressources nécessaires pour subvenir à la dépense.
Pendant les années 1924-25-26 et 1927, la Commission procède avec une sage lenteur à l’aménagement intérieur de l’hospice.
A la séance du 1er septembre 1928, M. Charles LOYER, maire et président donne lecture d’une lettre de M. Laurent AMODRU :
« Je peux donner actuellement à la ville de La Ferté Alais, pour son hôpital, désignation à laquelle il y aurait un très grand intérêt
à joindre celle de « Maison de Santé » une somme de 30 000 francs.
« Après moi, je laisserai, par testament, un capital de 600 000 francs, dont les intérêts équivaudront aux 30 000 francs que je verserai annuellement, ma vie durant, pour assurer, dés maintenant, le fonctionnement de cet établissement charitable. »
Chamarande, le 23 août 1928
Laurent AMODRU est né en 1849 à Saint Vallier ( ce qui expliquera la venue des religieuses) et décédera en 1930.
Il est originaire de la Drôme. Maire de Chamarande en 1888 il deviendra Député de Seine-et-Oise pour la période 1893-1910. De 1890 à 1922 il sera Conseiller Général du Canton de La Ferté Alais.
C’est dans sa séance du 12 septembre 1929, que la Commission décide, enfin, l’ouverture de l’hôpital, avec l’aide de 3 religieuses de la Congrégation des Sœurs de Saint-Joseph de Saint-Vallier ( Drôme) pour le lundi 4 novembre 1929.
Le lundi 4 novembre 1928, soit 57 ans, 7 mois et 12 jours après la donation ANGOT, l’Hôpital-Hospice ouvre ses portes avec 20 lits dont :
- 7 pour les vieillards
- 2 lits pour contagieux
- 2 lits pour isolés
- 2 lits pour femmes en couches
- 7 lits de médecine.
Et à la réunion du 13 mai 1933, il fut décidé de demander les plans et devis pour l’agrandissement de l’hôpital, tel que nous le voyons aujourd’hui.
Maurice JEULIN
A l’époque cette maison de retraite est agréablement située dans un vaste jardin où parterres fleuris et allées ombragées ajoutent au repos des pensionnaires. La maison de retraite comporte 50 lits et se trouve divisée en deux parties.
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- Une aile sud réservée aux chambres à plusieurs lits et à la chapelle
- L’autre, 20 chambres individuelles.
- En remerciement de les avoir épargnés pendant la seconde guerre mondiale, les pensionnaires de la maison de retraite édifièrent une statue à Marie.
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Cette vierge est en ciment blanc et pierre reconstituée, c’est un moulage, le socle est le chapiteau d’une colonne en pierre qui pourrait provenir de l’église Saint Pierre. Cette vierge est en ciment blanc et pierre reconstituée, c’est un moulage, le socle est le chapiteau d’une colonne en pierre qui pourrait provenir de l’église Saint Pierre.
C’est le marbrier Mr Jules Menet qui s’est chargé de sa réalisation à la demande des pensionnaires de la Maison de Retraite qui remerciaient ainsi Notre Dame de Lourdes de leur avoir rendu sœur Marie du Christ de nationalité Canadienne arrêtée par les allemands et prisonnière du 25 Février 1941 au 25 Mai 1941, et d’avoir épargné leur maison lors du bombardement par les alliés du train de munitions allemand en Septembre 1942.
Chaque année avant le 15 Août, le nettoyage de cette vierge était fait bénévolement par Mr Lecomte et Mr Stranart Armand.
Les religieuses quitteront l’établissement en octobre 1968 après 40 années de présence. Parmi ces religieuses, plusieurs étaient diplômées, infirmières et rendaient de grands services aux malades par leurs soins, tant à ceux qui venaient à la Maison de retraite qu’à ceux de La Ferté Alais et des environs qu’elles allaient soigner sur place en s’y transportant avec leur automobile.
Départ des religieuses le 7 juin 1968 : de gauche à droite : M.Comte, Maire, la sœur marie du Christ ( qui se retirera pour partir au Canada ), derrière elle M. Barbier, Percepteur, M. Gely, M. Farges et M. Denis.
En 1971, l’hospice devient officiellement une Maison de Retraite. Et puis peu à peu, l’établissement ne répondra plus aux normes et aux nouvelles exigences, tant et si bien qu’en 2004, un arrêté de fermeture sera pris.
Depuis 5 ans, le Personnel, la Direction et le Conseil d’Administration travaillent d’une part à la mise en sécurité du vieux bâtiment et d’autre part, au projet de reconstruction de la maison de retraite.

Le 15 mars 2005, la commission de sécurité a émis un avis favorable – ce qui n’était plus le cas depuis 1995 !
Quant au projet de reconstruction il est terminé.
Le budget s’élève à 13 000.000 € (financé par la maison de retraite, la région et le département)
Les travaux ont débuté en 2007 et sont désormais terminés depuis septembre 2011.
DISCOURS INAUGURAL DU 18 FÉVRIER 2008:
C’est parti pour la reconstruction de la Maison de Retraite de La Ferté-Alais
Un projet long, lourd, complexe et délicat. Depuis 7 années nous travaillons à sauver et à reconstruire notre maison de retraite et nous sommes sur la bonne voie. Le samedi 18 février 2008 à 11 heures nous poserons la première pierre de la reconstruction et nous en sommes particulièrement fiers. C’est en 1650 que Monsieur Saint Vincent ( dit Saint Vincent de Paul) installa grâce à la confrérie des Filles de la Charité, l’Hôtel Dieu de la Ferté Alais pour accueillir les victimes des guerres civiles et faire face aux famines. L’établissement s’est peu à peu, au cours des siècles, tourné vers l’accueil des personnes âgées. Actuellement la maison de retraite publique Amodru, située au centre de notre vieux village, au bord du canal, a une capacité d’accueil de 72 lits répartis en 56 chambres de un et de deux lits. Les objectifs de l’opération : Le bâtiment principal de l’établissement d’hébergement pour personnes âgées, classé aux monuments historiques, s’est considérablement dégradé au cours des dernières années et ne peut plus, en l’état, accueillir dignement les résidents. Le projet de l’établissement vise donc à restructurer ce bâtiment historique afin de le transformer en bâtiment d’administration et de soins médicaux, et à construire trois nouveaux bâtiments sur le site : un bâtiment logistique, un bâtiment de liaison et un bâtiment d’hébergement. L’établissement offrira, après travaux, une capacité d’accueil de 84 lits. La surface totale sera de 7 206 m² de surface utile, dont 449 m² rafraîchis. Le coût estimé est de 14 257 895 € TTC€ dont 4.311 735 € de subventions, le reste étant financé par un prêt. ( ce qui représente pas loin de 12 maisons de l’Enfance, comme celle que nous avons construite…) Les jours de la maison de retraite étaient comptés… Faut il rappeler que j’avais en son temps pris un arrêté de fermeture de l’établissement qui avait fait grand bruit. En effet, les conditions d’hébergement et d’accueil inacceptables n’étaient plus en mesure d’assurer la sécurité de nos aînés. De façon responsable et en ma qualité de Président du Conseil d’Administration, je me devais d’alerter les pouvoirs publics afin de susciter leur intérêt à nos difficultés et obtenir des subventions adéquates. Je tiens à saluer ici, le personnel de la maison de retraite qui en quelques années a su réagir et s’est formé avec talent pour assurer la sécurité de nos résidents. Cette formation est tellement apparue nécessaire que nombre d’établissements de notre département aujourd’hui forment leurs agents à la sécurité incendie en établissement recevant du public (1er degré E.R.P.1). Je remercie M. Oulhen, Directeur de la Maison de retraite qui s’est très fermement et volontairement engagé dans ce projet complexe et avec lequel nous sommes allés ensemble solliciter les subventions tant auprès du Conseil Général que de la Région Ile de France. Je remercie enfin, les résidents, le Conseil d’Administration, et l’ensemble des partenaires financiers : Conseil Général et Régional, CNSA, CRAMIF… Bien sur, j’entends déjà des critiques. Bien sur il y aura des difficultés de stationnement et chacun devra y mettre du sien. L’intérêt de nos anciens, l’intérêt général, l’intérêt de la ville de la Ferté Alais est à ce prix là et nous tenterons de réduire autant que faire ce peu les désagréments pour les uns et les autres. A cet égard nous privilégierons l’accueil de nos résidents qui pendant les travaux demeureront dans la maison de retraite et il nous faudra là encore redoubler d’efforts, d’idées et d’attention. Philippe AUTRIVE Maire de la Ferté-Alais Président du Conseil d’Administration de la Maison de Retraite Amodru |
La maison de retraite en travaux
Nos anciens pourront enfin résider dans un établissement adapté et moderne offrant de meilleures conditions de vie et de soins et l’aventure de ce bâtiment, symbole de générosité et de solidarité commencée, rappelons le, en 1693 pourra ainsi perdurer.
Les travaux sont désormais terminés.
Le baptême républicain a eu lieu le samedi 15 juin 2013
Philippe AUTRIVE
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