La Ferté Alais et la guerre de 1870

La guerre de 1870, avec celles de 14-18 et 39-40 constituent, hélas, une histoire guerrière de l’Europe.

La guerre de 1870 dévaste la région. La ville de La Ferté Alais est occupée par les Prussiens pendant plus de six mois.
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Le défilé des autorités à la Ferté Alais

En 1870, Bismarck ministre du roi Guillaume 1er a pour objectif de soumettre à la Prusse tous les états allemands.

Pour la France, le début des hostilités se déroule dans de mauvaises conditions, son armée compte au plus 300 000 hommes, soldats de métier, bons combattants, mais plutôt mal commandés par des officiers peu instruits et de mauvais généraux.

Le 27 juillet 1870 – Les places de Metz, Thionville, Phalsbourg, Verdun, Montmédy, Bitche, Longwy et Toul sont déclarées en état de siège.

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Le 28 juillet 1870, l’Empereur Napoléon III prend le commandement de l’Armée du Rhin et se rend à Metz.

Le 18 septembre 1870, la 2ème armée prussienne du Kronprinz de Prusse, entreprend le siège de Paris. Les départements du Midi de la France et du Sud-Est, créent la « Ligue du Midi pour la défense de la République » qui, autour de Marseille, désignée capitale de cette fédération, regroupe quinze départements pour « sauver le Nord ».

Au-delà du programme militaire, l’ambition de la Ligue est aussi d’imposer des décisions politiques et révolutionnaires :

Confiscation des biens du Clergé, séparation de l’église et de l’état, application d’un impôt sur la fortune, liberté de la presse, etc.

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La Commune Révolutionnaire de Marseille, qui couve alors, sera proclamée le premier novembre 1870.

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les Allemands prennent possession de la banlieue, en raison du siège de Paris. Commence une occupation militaire et administrative. Un gouverneur dicte des ordres à des préfets et sous-préfets nommés à la place des fonctionnaires indigènes. Ces administrateurs jouent la carte de la décentralisation des pouvoirs locaux, transformant les maires en agents de l’occupant. Accompagnés par la force militaire et un système de terreur, ils prétendent soumettre les régions. Démunis, les maires, leurs adjoints et les notables choisissent une forme originale de résistance non violente, en fait une combinaison de divers moyens, à la fois résistance active et passive, accommodation, puis désobéissance lorsque les sentiments les plus profonds de l’honneur sont bafoués. Ainsi, ils opposent à la force brutale de l’occupant une certaine forme d’inertie, tout en obéissant à la nécessité. Ils restent placés entre deux feux. Même si les maires ont le sentiment d’avoir protégé les populations, ils n’ont pu éviter des excès. Dresser un bilan de cette résistance est délicat, elle n’a pas empêché la marche de l’occupation, mais elle a parfois grippé la machine allemande. Paradoxalement, les Allemands ont reculé devant le refus d’obéissance, cédant sur certains points alors qu’ils se montraient a priori intraitables.

Après avoir tout tenté et seulement quand tous les moyens sont épuisés, les maires cèdent. Quand l’exécution militaire se déclenche, à Palaiseau, La Ferté-Alais ou Saint-Denis avec l’impôt de guerre de février, on est contraint de payer en appelant au patriotisme des habitants 25. Frappés, malmenés, les notables arrêtés avec les maires cèdent, à bout de force. Ils ont l’impression d’avoir fait tout ce qui était en leur pouvoir avant de capituler devant la force. On n’échoue pas toujours, mais on ne peut réellement protéger les populations. L’ennemi reste le plus fort, comme il effraie, on lui obéit.

Sources : la revue historique des Armées.

A DANNEMOIS, dans l’Essonne à 46 km de Paris, « un accrochage par surprise », entre un bataillon de francs-tireurs parisiens et la quatrième division de cavalerie prussienne a lieu en haut du village, sur la route Corbeil-Moigny. Lors de ce combat centuhlans et le « Second Lieutenant » George Von Horn, de Berlin, du 2ème régiment de hussards, atteint de six balles dans la poitrine, sont tués ainsi que vingt francs-tireurs parisiens. En représailles, le village est pillé et quinze maisons incendiées.

A Milly, aux environs de Melun, à la Ferté Alais, l’ennemi se venge en brûlant des maisons, en frappant de lourdes contributions et en prenant des otages.

Revue de France 1871

Il convient de rappeler qu’en 1814 la ville de la Ferté Alais avait déjà fait l’objet d’une occupation de part des troupes russe.

La Guerre à La Ferté Alais 1870

“La Ferté alais a eu à souffrir du passage des troupes, les villes connaissent l’occupation militaire avec son cortége de lourdes obligations: logement et nourriture des soldats, réquisitions, actes déraisonnables, provoquant, en représailles, le paiement d’indem,nités et, parfois des exécutions”.

Extrait ma Petite Patrie de Louis Moreau page 113

La Ferté Alais fut occupée par les Allemands pendant 6 mois. Comme don de joyeuse arrivée, ces derniers exigèrent sous peine de bombardement qu’une somme de 50.000 F leur fut immédiatement versée. On ne put et c’est beaucoup dans un pays qui comptait moins de 1000 habitants réunir que 10.400 F dans les premières 24 heures. Les réquisitions et les exactions pesèrent sur la ville jusqu’à la signature de l’armistice.

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La guerre de 1870 dévaste la région et La Ferté Alais est occupée par les Prussiens pendant six mois le maire de l’époque, gagnera du temps, courageusement :

En jouant sur les circonstances, comme sur le statut attribué par les Allemands, lors de l’exécution militaire à La Ferté-Alais,

le Maire, Monsieur MILLARD, à qui l’on ordonne d’éclairer les rues, répond : « Je suis prisonnier et n’ai plus d’ordres à donner.»

Résister sans violence à l’occupant allemand de Monsieur Olivier BERGER

Le 22 septembre un détachement de 15 chevaux Bavorrois venant de fontainebleau arriva à la Ferté, puis dans la nuit, 1500 fantassins. L’officier dîna et s’installa chez Monsieur LESAGE.

Le soleil 21 septembre 1903

Le 27 octobre 1870 le Maire de la Ferté Alais, Monsieur BELLARD se rendit à Versailles auprès des autorités prussiennes afin d’obtenir la restitution de la somme de 10.400 F versée par les Fertois à titre de tribu aux Bavarois.

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Le 9 décembre, par un froid glacial, 9000 prisonniers passèrent à la Ferté et les habitants de notre ville et des villes voisines, furent héroïques à s’occuper des blessés et des prisonniers.

le 22 mars 1871, les derniers Prussiens quittaient la Ferté Alais.

Le 28 janvier 1871 Paris capitule par la convention de Versailles. Reddition de l’ensemble des forts.

La garnison de Paris forte de 180.000 hommes se constitue prisonnière. La ville devra payer 200 millions de francs de contribution.

Le 29 janvier 1871 -Les Allemands prennent possession des forts qui entourent Paris. Un armistice de 21 jours est conclu entre le Gouvernement de Paris et Bismarck.

Le 16 septembre 1873 le territoire français est totalement évacué par les Allemands.

Cet évènement historique débouchera sur une révolution «la Commune de Paris» occultée des manuels d’histoire et dont Maxime Lisbonne sera un des personnages haut en couleur.

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Inauguration du monument de 1870 à La Ferté Alais

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Le Monument aux morts se trouve rue Prosper Galerne.

Le 19 août 1906, un monument aux morts de la guerre de 1870 fut érigé dans le cimetière communal à la mémoire des soldats morts pour la France.

C’est un hommage aux enfants du Canton morts sous les drapeaux pendant la guerre de 1870/1871.

Philippe AUTRIVE

Sources :

Ma Petite Patrie de Louis Moreau

Émile Millard, Souvenirs de l’invasion. Les Allemands à La Ferté-Alais

(Seine-et-Oise) 1870-1871, p. 2 et 131.

Hantraye Jacques, « Histoire totale, guerre totale ? Approche historiographique comparée des occupations de 1814-1815 et 1870-1871 dans le département de Seine-et-Oise. », Napoleonica. La Revue, 2/2008 (N° 2), p. 64-86.

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La revue des Armées

Référence papier

Olivier Berger, « Résister sans violence à l’occupant allemand », Revue historique des armées, 262 | 2011, 93-101.

Résister sans violence à l’occupant allemand

Référence électronique

Olivier Berger, « Résister sans violence à l’occupant allemand », Revue historique des armées [En ligne], 262 | 2011, mis en ligne le 24 janvier 2012, consulté le 17 février 2018. URL : http://journals.openedition.org/rha/7160

http://journals.openedition.org/rha/7160#text

Les Allemands La Ferté Alais Société savante de Cerny. Les 3 S

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Voir l’ouvrage de Gustave Desjardins: Gallica

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