Georges HAUTOT 1887 – 1963


Georges Hautot est né le deux février 1887 à Colombes (92) mais originaire de Fermanville (Manche), Georges Henri HAUTOT est journaliste. Pour obéir à sa famille, il commence par suivre les cours de la Faculté de droit de Caen. Il travaille ensuite dans les Postes Parisiens et les télégraphes jusqu’en 1906.
Par suite, Georges HAUTOT va devenir dessinateur et illustrateur et participera à beaucoup d’ouvrages.

Sauf, un séjour d’un mois dans l’atelier de J-P LAURENS, Georges HAUTOT n’a reçu aucun enseignement technique. Mais il était doué et, lorsqu’il se sent capable de s’affirmer tout seul, ne songeant plus au copie ni au P.T.T, décide de s’en remettre uniquement à son crayon.
Le petit Georges HAUTOT avait déjà fait ses preuves à la Faculté ou élève ponctuel, élève modèle en apparence, il prenait très peu de notes, en revanche, il couvrait de croquis ses carnets.

Dans sa carrière nouvelle, quel genre allait-il choisir ?

L’artiste Georges HAUTOT opte pour le dessin d’observation additionné de fantaisie, d’humour, un mélange de finesse, de prime saut et de verve.
Le peintre Georges HAUTOT réalisera quelques tableaux dont celui de Fermanville:

Extrait de l’article du Dimanche Cherbourgeois:
“Ses sujets préférés furent et demeurent parfois les paysans, les uns ruinés, les autres enrichis par les contrecoups de la crise et davantage, car il vit à Paris, les scènes de la rue, le peuple des faubourgs, les crainquebilles, les gagne-petit, les clochards, mais plus ou moins frondeurs, saisis dans l’atmosphère même de l’actualité, ainsi que leurs propos pleins de saveurs.
Perpétuelles victimes des évènements, ils gardent pourtant une énergie, un ressort extraordinaire et possèdent un bon sens aussi robuste qu’ils ont de goût à railler.
On devine chez le portraitiste une sympathie profonde envers ces humbles et ces courageux, de même qu’un vif plaisir à reproduire un milieu plus gai. La frimousse espiègle des midinettes, la mine éveillée des gamins.
Les gosses de Georges Hautot sont à part. Gavroches, certes précoces, ils n’ont pas de grossièreté ni de vices”.
Georges HAUTOT est le fils de Jules Hyacinthe Hautot, contrôleur des Postes à Paris, sa mère Ludivine DUPUIS décède lorsqu’il est tout jeune enfant.
Des 1903, il expose à la première exposition du Salon organisé par la Société Artistique des PTT en compagnie de son ami Léon CHEVAL, ami de Francisque POULBOT.
Cette première exposition des PTT se tiendra dans les combles du Central téléphonique Gutenberg.
Sa sœur, Rachel HAUTOT est née le 20 septembre 1882 à Fermanville (Manche).







Rachel HAUTOT, sculpteur française, reçoit le prix Chevavart pour son nu féminin La Mélancolie qu’elle expose au Salon des artistes Français.

Elle obtient une bourse d’étude de la Société coloniale des artistes français qui lui permet de faire un premier séjour en Tunisie en novembre et décembre 1912. Les travaux qu’elle ramène de son voyage sont exposés au Salon des orientalistes en 1913, année où elle est également récompensé par l’Académie des Beaux-Arts. Elle fut l’élève de Laurent MARGUESTE et exposa au Salon des Artistes Français à Paris. A l’époque de son assassinat elle enseignait au Lycée CARNOT de TUNIS.

Rachel HAUTOT exécutera le buste de Germaine, l’épouse de Georges Hautot.
La Sculptrice Rachel HAUTOT est assassinée le 29 décembre 1935 dans son atelier à TUNIS, son meurtrier n’a jamais été identifié. Son corps repose au cimetière de FERMANVILLE.


GENEALOGIE de Rachel et Georges HAUTOT

“Dessin à l’encre, aquarellé, de Georges Hautot, (1908) traité sur le mode de la caricature et daté de 1908. Il représente l’intérieur d’un bureau de poste, vu du guichet derrière lequel se tiennent cinq employés qui font face à deux clients. Parmi les employés, un cadre se tient à une petite table située à l’arrière du guichet ; tous les employés, sauf un sont en veston, ce dernier, extrêmement stricte et portant un nœud-papillon, a passé une blouse, par dessus ses vêtements, c’est là l’objet de la remarque qui lui est faite, par l’un des deux cadres, lui aussi en veston, mais dont la tenue délabrée est nettement moins chic que celle de l’employé à qui il adresse une remarque ; de plus il porte un calot, des charentaises et des manchons protégeant ses avant-bras, tous attributs classiques des “ronds-de-cuir” ;
il s agit vraisemblablement d’un commis principal, s’adressant à un commis débutant.
(Extrait commentaire musée de la Poste acheté par l’ État en 1950).
L’artiste Georges HAUTOT épouse Germaine FOUGÈRE, une histoire d’amour qui durera toute leur vie et notamment à l’Ermitage, grande maison spacieuse à La Ferté Alais où ils partageront une vie de bonheur avec leurs amies et notamment avec Toutou.











Georges HAUTOT rend souvent visite à ses proches à FERMANVILLE et à son frère Jules.


Illustrateur pour le livre et la publicité. Dessinateur humoriste, Georges HAUTOT travailla pour les journaux illustrés.
l’artiste Georges HAUTOT était illustrateur comme d’autres artistes qui ont consacré une partie de leur activité pour illustrer , calendriers, cartes postales, affiches et la “réclame” commerciale, tels que Marius Rossillon ‘O’Galop’, léon HINGRE, Leonetto Cappiello,
Fabien FABIANO, Edouard Louis COUSYN, René Vincent, Ernest MONTAUT, Francisque Poulbot son ami, STEINLEIN…
Beaucoup d’entre eux participaient régulièrement à des revues satiriques populaires.
l’Illustrateur Georges HAUTOT fit des réclames pharmaceutiques, des calendriers, des cartes postales, des menus, des couvertures de livres…
Il ne manque jamais d’humour et se tourne lui même en dérision…et peut être Toutou ?
Georges HAUTOT fut Membre de la société des Humoristes qui organisait chaque année son salon :

L’illustrateur Georges Hautot fut dessinateur de presse pour les journaux: Les Annales, Bonsoir, Cadet Rousselle, L’œuvre, le Rire, la RiBaïonnette, (avec Poulbot) Fantasio, le Matin, le Journal de la Marine Marchande, La Charrette Charrie, l’Humanité, Ridendo, le Canard Enchaîné, la Vie Parisienne, les Enfants de France, le Progrès civique, Excelsior …entre autres.
L’artiste Georges HAUTOT fut également illustrateur de Pierre CHAINE.
Georges Hautot participe notamment au quotidien « L’œuvre »

Dessinateur pour le RIRE, devenu le RIRE ROUGE pendant la grande guerre, Georges HAUTOT est l’auteur de la couverture du livre le Feu d’Henri BARBUSSE paru d’abord sous forme de feuilleton en 1916 dans le journal l’œuvre.
Pour Le RIRE, dessinent Toulouse-Lautrec, Vallotton, Steinlen, Léandre, Forain, Rabier… Les meilleurs dessinateurs ont tous publié dans la revue hebdomadaire Le Rire, journal humoristique qui connut un immense succès au tournant du XXe siècle.
L’affiche pour le livre de Henri BARBUSSE représente sur un fond rouge qui évoque sans doute l’aube, titre du dernier chapitre du livre, des poilus en « travailleurs de la guerre ». On y voit un groupe d’hommes en train d’améliorer une position, creusant une tranchée et posant des chevaux de frise et barbelés destinés à ralentir la progression de l’ennemi en cas d’assaut, pendant que d’autres observent à la jumelle un ennemi invisible. Ainsi l’image fait implicitement le lien entre les combattants et les travailleurs et, peut être au socialisme de BARBUSSE.
(source:http://centenaire.org/fr/ecrire-la-guerre-les-litteratures-combattantes-de-nicolas-beaupre).

100 Affiches de propagande pour un centenaire – exposition Nouméa
Pendant la première guerre mondiale, Georges HAUTOT participe à la propagande pendant la Grande Guerre de 14-18. Pour être utile la propagande doit être proche de la réalité. ” Elle n’impressionne pas comme le ferait une victoire, mais elle provoque une révolution des esprits, qui, pour être lente, n’en est pas moins profitable “. Jean Luchaire novembre 1915.




L’artiste Georges Hautot se dépense sans compter lors de première guerre mondiale pour dénoncer l’horreur du conflit, son coup de crayon est sans bavure qui met en beauté le mouvement et l’expression des soldats au front.







Il faut rappeler que Georges Hautot, pendant la seconde guerre mondiale n’a rien perdu de sa révolte, brosse une caricature sans vergogne d’Hitler et prend à nouveau courageusement position,
Qu’on juge de la résistance de Georges HAUTOT :



Puis la guerre civile d’Espagne… (cf. Le Maintron)
Georges HAUTOT illustrera l’ouvrage « Scènes de la vie de bohème », comme l’avait déjà fait Francisque POULBOT
Aux éditions littéraires de France en 1940, ou encore dans la Gazette DUNLOP pour illustrer en septembre 1939 un numéro consacré aux pêchés capitaux, et notamment celui écrit par Yves GANDON sur la colère.
Comme dessinateur, Georges HAUTOT exécutera la fameuse image l’Arbre d’Amour vers 1910 sur papier vergé et colorié au pochoir, de hauteur 27,6 et largeur 29,2, conservée à Paris, et acquis en 1953 par le musée National des
Arts et des Traditions Populaires.
L’image l’Arbre d’Amour représente une scène d’un homme et d’une femme, observés par Cupidon sous un croissant de lune…
On constate que Georges HAUTOT illustrera également le livre La Chartreuse de Parme:
Il se raconte que Georges HAUTOT serait l’auteur du célèbre Bibendum et travailla pour la société MICHELIN, en fait, Georges Hautot (re)dessina le « Bonhomme Michelin », à l’origine une « simple » pile de pneus qui avait été créé en 1898 par Marius Rossillo.

En 1923, au moment du lancement du modèle de pneu « Confort », Georges Hautot lui donne une nouvelle silhouette, celle qu’on lui connaît toujours, devenue une icône publicitaire planétaire:
Signalons une remarquable étude 1895-revue.org sur le sujet ” MICHELIN” : Naissance de Bibendum

Dessinateur de réclames, Georges Hautot réalise des publicités, certes pour MICHELIN, mais également pour les automobiles COTTIN et DESGOUTTES:


Illustrations parues dans le Journal Excelsior en 1916

Georges Hautot dessina pour la revue le RIRE rouge, journal humoristique illustré de l’époque :






Illustrateur engagé, Georges Hautot participe à la revue La République :

Il s’engage et réalise de nombreux dessins pour la revue La Baïonnette au moment de la première guerre mondiale, au coté de STEINLEIN, POULBOT, CHEVAL…


Georges Hautot participe à la revue Fantasio


L’artiste Georges Hautot participe à la revue la Vie Parisienne

L’artiste engagé Georges Hautot participe à la revue Le Progrès Civique.


Il réalise de nombreux dessins au crayon, au fusain.

Les boy scouts et les blessés de guerre. Dessin à l’encre sur traits de crayon. Signé en bas à droite. Sans date, pendant la guerre de 1914-1918. Format : 23,9 x 31,5 cm.



Georges Hautot, outre la réalisation de cartes postales, de menus, de publicités, illustrera également des programmes de théâtre, comme celui pour le théâtre Albert 1er, “Suivez la foule! Enfin il est unique à Paris ! Voici le théâtre du rêve et de vos rêves.”
Programme imprimé Recto Verso d’une longue frise de personnages précédé d’un sympathique agent et signé HAUTOT.
Monsieur Georges Hautot était peintre, illustrateur et affichiste, qu’on en juge:

Georges Hautot dessine avec humour les gens, les petites gens, dénonce la misère comme il dénonce l’embourgeoisement égoïste et la folie meurtrière des conflits armés.


Journée du Poilu, 25 et 26 décembre 1915, organisée par le Parlement par Charles LEANDRE, Devambez imp. Paris, 119 x 80 cm.
Histoire de l’affiche: ma_advo-pomme-terre






La chronique sur Georges Hautot de l’Association Histoire au fil
A la fin de sa vie, Georges Hautot sera attiré vers l’art moderne

Georges Hautot vécu à l’ermitage avec son épouse, Germaine FOUGERE, rue Georges HEREN et y décédera le 10 avril 1963.
Collection ALARY :
Georges Hautot et son épouse Germaine Fougere sont enterrés au cimetière de la Ferté Alais.
Une rue porte le nom de Georges HAUTOT. Reconnaissance.
Ville de la Ferté Alais
Joconde Portail des musées de France
Le RIRE
La Baïonnette
Collection ALARY
L’association Histoire au fil
Maintron